Une larme au Sahara

Au jour…où se courbent les hommes vigoureux;
où les femmes cessent de moudre,
parce que le jour baisse aux fenêtres,
et que la porte est fermée sur la rue;
quand tombe la voix de la meule,
quand s’arrête la voix de l’oiseau
et quand se taisent les chansons,
lorsqu’on redoute la montée
et qu’on a des frayeurs en chemin.
Et l’amandier est en fleurs,
et la sauterelle est repue,
et le câprier donne son fruit..
Et les pleureurs tournent déjà dans la rue;
avant que le fil d’argent lâche,
que la lampe d’or se brise,
que la jarre se casse à la fontaine,
que la poulie se rompe au puits;
et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint…
Extrait de L’Ecclésiaste


Après demain, je serai près de «La vache qui pleure» dans le Sud Algérien. (cf.photo 1)
J’étais près de cette gravure rupestre, il y a quatre ans lorsque mon père est mort.
Je ne devais pas y retourner; mais le sort en a décidé autrement.
Je repars donc avec beaucoup de joie mêlée d’angoisse.
Depuis dix ans maintenant, j’arpente le Sahara en pointillés…une semaine, voire deux…
Contrairement à ce que certains croient, c’est assez facile.

Il y a les déserts qui vous ravissent et vous exilent du monde pour un temps.
Des déserts pour Petit Prince.
Des cathédrales de pierre envahies par le sable.
Ruines pourpres inondées de lumière.

Il en est d’autres, moins spectaculaires, avec des longues étendues caillouteuses, des steppes avec quelques rares herbes. C’est là que vivent des nomades.
Ils vous rappellent à la réalité, vous font improviser «french doctor». L’Afrique est bien là, la misère d’une vie dénudée mais, vous semble-t-il, libre dans ces grands espaces avec son seul petit troupeau de chèvres.
On est loin des villages d’Afrique noire, mordant la poussière, et surtout des bidonvilles de Mombasa ou de Dakar. Inutile d’en dire plus.

Photos de l’autrice.

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