Osanyin est la divinité des herbes médicinales. Les fers surmontés d’oiseaux sont liés à son culte et plantés à la porte du devin.
Pourquoi des oiseaux ? Plusieurs interprétations : Liés à des «étincelles de vie», ils représenteraient des têtes d’Osanyin (généralement au nombre de 16) mais ils peuvent aussi se référer aux pouvoirs des femmes appelées «nos mères» mais craintes comme des sorcières. Celles-ci, dans leur côté malfaisant, utiliseraient des oiseaux.
Il serait dans les pouvoirs de l’herboriste de les combattre grâce à sa connaissance des plantes.
De manière générale, le symbole de l’oiseau est lié aux prédictions et à la lutte entre le bien et le mal.

Photo 1 : Afrika Museum, Berg-en-Dal.
Photo 2 : Musée du Quai Branly.
Bonjour

Je suis une initiée d’Orisha (initiation reçue en terre yorouba, à la frontière entre le Bénin et le Nigeria, en 1996). Les cannes en fer surmontées d’oiseaux (Osun) n’ont aucun rapport avec le dieu des plantes médicinales Osanyin.
Les oiseaux représentent effectivement les pouvoirs féminins nommé Iyaami, confondues à tort avec des puissances sorcières. Les Iyaami, les mères, sont connues dans toutes les traditions, ce sont les esprits de la nature. Les Grecs les nommaient nymphes et satyres, le Moyen-Orient les appelle djinns, le Moyen-âge occidental les voyait sous les formes de fées, de lutins, de femmes-cygnes, etc. Elles sont les messagères des dieux et vont et viennent entre les plans d’existence, d’où leur imagerie aviaire.
Certaines sont bonnes, certaines mauvaises, comme les humains : il y a les bonnes fées et les carabosses, les anges et les démons.
Pour revenir à Osun, c’est ni plus ni moins l’arbre de vie (voir l’ouvrage de Mircea Eliade, Le Sacré et le profane, sur les représentations de cet arbre, l’axis mundi). En attendant, comparez avec Yggdrasil, l’arbre de vie de la Scandinavie ancienne, par exemple : il est également surmonté d’un oiseau.
C’est pourquoi Osun est fiché en terre devant la demeure des babalawos; sa base doit être enfoncée dans le sol comme par des racines.
J’aimeJ’aime