Objets blessés, la réparation en Afrique

Une exposition au Musée du Quai Branly jusqu’au 16 septembre 2007.
Thème intéressant que celui de la blessure des objets et la manière dont on l’appréhende… On ne répare pas un Renoir, une église romane, on les restaure ! Restaurer c’est bien réparer d’une certaine façon mais en respectant l’état d’origine, le style…
Bamana_160Dans le mot de réparation, la fonction ressort… On répare pour que cela «marche encore», pour que ce soit encore utile, encore efficace… Ce n’est pas un vocabulaire que l’on emploie pour les objets «entrés au musée». Il y a eu dans cette «entrée» une séparation; chaque objet a dû répondre à des critères de «beau» et dès lors son processus de vieillissement, d’usure s’en est trouvé stoppé !
Frida_kahloAu-delà des objets africains que donne à voir l’exposition, cette dernière nous questionne sur ce qu’il en est de notre rapport aux objets ?
Et au-delà même de cette exposition particulière, l’on peut s’interroger sur le sens de nombreux travaux d’artistes du XXème siècle : la réparation voulue, recherchée, exhibée sur des objets volontairement abimés, sur des corps blessés, défigurés.
Le traumatisme peut-il être dépassé parce que la cicatrice est visible et que la mémoire est à l’oeuvre ?

À lire le billet d’Akwaba-Africa sur cette exposition et « Ces mains qui redonnent vie« .

Photo 1 : Détail d’une statue Ibo (Cassure de l’avant bras masquée par des bracelets en ivoire) © Musée du Quai Branly, Patrick Gries.
Photo 2 : Détail d’une statue Bamana (Epaule réparée par des clous) © Musée du Quai Branly, Patrick Gries .
Photo 3 : Frida Kahlo, la colonne brisée, 1944, photo provenant du site Frida Kahlo.

2 commentaires sur “Objets blessés, la réparation en Afrique

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  1. Frida Kahlo a été marqué a vie par ses blessures, toute son oeuvre en est impregnée, cela ne l’a pas empêché d’avoir une vie amoureuse tumultueuse, ou peut-être ses blessures l’ont-elles poussée dans cette voie. La souffrance humaine est parfois sans limite. Si l’on voit certaines scarifications volontaires, d’autres chirurgies répétées comme chez Orlan, on peut se questionner longuement.

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