Paris a ses saisons. Dans ces journées trop courtes où la lumière peine à percer, assombrie encore par des commémorations funèbres tentant de panser ses plaies, la capitale s’enivre d’Art. Peut-être simplement pour se rassurer de pouvoir rassembler des foules qui se veulent toujours fidèles à leur vieille maîtresse.
Comment donc ne pas échapper aux flots médiatiques des grandes expositions, des grandes foires !
La collection Chtchoukine exposée dans ce vaisseau incroyable que constitue la Fondation Louis Vuitton surfe allègrement sur cette vague cet automne.

On a déjà tout écrit à son sujet, vu ça et là un bon nombre des oeuvres exposées : Icônes de l’art moderne, « la » mythique collection, 127 chefs-d’oeuvre, Aha oé feii le tableau de Paul Gauguin placardé au hasard des couloirs de métro ou des panneaux de bus… je n’ai rien ajouter !
Juste une remarque…Je suis sûre qu’on a omis de parler de quelques oeuvres… cherchez bien, placées dans le champ des Picasso !

Altier Bidjogo, classiques Senoufo et Tshokwe…. ou beaucoup moins classique et plutôt surprenant Golfe Huon (?)..


« Une sauvagerie sans bornes nous contemple depuis les murs : bonnes femmes pétrifiées, pataudes, tordues, toutes de travers, aux visages idiots, sinistres et broussailleux, que l’on croirait découpés dans du bois »…
Chers icônes des arts « Nègres », rassurez-vous ; je crois que ce n’est pas de vous dont on parle…vous êtes ici presque trop sages diraient, de nos jours, les critiques !

Le titre est emprunté au fameux dialogue avec Picasso in Malraux, La Tête d’Obsidienne :
« On parle toujours de l’influence des Nègres sur moi. Comment faire? […] Leurs forme n’ont pas eu plus d’influence sur moi que sur Matisse. Ou Derain. Mais pour eux, les masques étaient des sculptures comme les autres […] Les masques, ils n’étaient pas des sculptures comme les autres. Pas du tout. Ils étaient des choses magiques […] ils étaient des intercesseurs, je sais le mot en français depuis ce temps-là. Contre tout; contre les esprits inconnus, menaçants. Je regardais toujours les fétiches. J’ai compris: moi aussi je suis contre tout […] J’ai compris à quoi servait, leur sculpture, aux « nègres ». Pourquoi sculpter comme ça et pas autrement. Ils n’étaient pas cubistes, tout de même ! »
Photos de l’auteure à la Fondation Louis Vuitton, novembre 2016
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