L’espion amateur d’art

Bien sûr, on retrouve les incontournables !
Poupée chairdâme de Michel Nedjar, maître de cérémonie de Jean Dubuffet, Graffitis de Brassaï…témoins d’une époque et d’un regard singulier sur l’art.

Le titre de l’exposition « Daniel Cordier (1920-2020) – L’espion amateur d’art » était prometteur…
Actuellement présentée au Musée de la Libération de Paris – Musée du général Leclerc – Musée Jean Moulin, elle se tient jusqu’au 13 juillet 2025.
Ancien secrétaire de Jean Moulin durant la Seconde Guerre mondiale, Daniel Cordier (1920-2020) est à l’origine de l’une des plus grandes donations d’œuvres d’art à l’État français. La majorité de ces œuvres est aujourd’hui conservée à Toulouse, aux Abattoirs, grâce à un dépôt opéré par le Centre Pompidou, suite à sa donation en 1989.

Une exposition qui rappelle l’importance de l’engagement, qu’il soit politique, artistique ou mémoriel.

Mais, bien que précieuse, elle offre une représentation décevante de l’univers artistique de Daniel Cordier. Une seule salle, trop modeste, est en effet consacrée à son ancienne collection, ne reflétant pas l’extraordinaire éclectisme de ce collectionneur passionné.

Néanmoins, je tenais aussi à souligner l’existence de cette petite exposition pour sa place au sein d’un musée remarquable, inauguré à Denfert-Rochereau en 2019. Ce lieu, probablement méconnu de nombreux Parisiens, propose un parcours particulièrement didactique. Sa mission : « Porter les voix et les récits de celles et ceux qui ont résisté, et poser la question centrale de l’engagement, au coeur d’un monde en guerre. »
Un questionnement qui, malheureusement, reste d’une brûlante actualité.

Photo 1 : Poupée Chairdâme de Michel Nedjar, 1980 © MNAM/Centre G. Pompidou, Dépôt aux Abattoirs de Toulouse
Photo 2 : Le maître de cérémonie de Jean Dubuffet, 1955 © MNAM/Centre G. Pompidou, Dépôt aux Abattoirs de Toulouse.
Photo 3 : Graffiti (série IV, masques et visages) de Brassaï © MNAM/Centre G. Pompidou, Dépôt aux Abattoirs de Toulouse.
Photo 4 : Vitrine d’objets extra-occidentaux dans l’exposition.