Benin City : 1897

Cette année-là, une expédition britannique conduite par le consul Philips se dirige vers Bénin City au moment où le roi (L’oba, roi divin et sacré) célébre un importante cérémonie au cours de laquelle il ne lui est pas permis de recevoir un étranger.
Philips, bien que prévenu, passe outre. Une personne de l’entourage de l’Oba fait alors tuer des membres de l’expédition.
Par représailles, les Britanniques envahissent aussitôt la ville. Le palais est pillé puis incendié et le roi est exilé.
Un nombre astronomique d’objets d’art que contient le palais est envoyé à Londres.
Les pièces les plus représentatives sont des plaques de bronze (on en compte près de mille!), des statues, des têtes de rois et reines mères, des effigies commémorant des faits importants, des batailles, des masques pendentifs, des bijoux…
Beaucoup d’entre elles seront mises aux enchères.
On assistera à la première grande vente mondiale d’objets africains. C’est ainsi que les grands musées et quelques collectionneurs privés vont acquérir des oeuvres du Bénin. Les premières pièces le seront pour le Musée de Berlin.
L’Europe fait connaissance avec ce trésor royal dont les oeuvres vont alimenter ainsi un marché de l’art embryonnaire…
Elle vient, dans ces méandres de l’Histoire, en cette fin de XIXème siècle, de découvrir une iconographie remarquable et une technique hors pair du bronze, de l’ivoire en provenance d’Afrique!
Suite de cette histoire… vers les musées d’ethnographie, après le week end prochain que je passerai au Musée Royal de l’Afrique Centrale de Tervuren !

Photos 1 et 2 : Museum für Völkerkunde, Vienne.
Photo 3 : © Musée Dapper et Museum für Völkerkunde, Vienne – Hughes Dubois