Makishi

Les Makishi exécutent ici un chibunda c’est-à-dire un appel des morts.
Muchawa_160De nouveaux personnages ont été ajoutés dans les années 80 au répertoire des Makishi. Ainsi en est-il de Muchawa, le cousin des circoncis. Visage qui se veut effrayant, la bouche ouverte et rouge, les dents épointées… C’est une véritable inquiétude visuelle qu’il souhaite communiquer.
Le corps est complètement caché; Chilea il perpétue ainsi la tradition du costume qui prend sens en permettant aux vivants de «visualiser» une présence matérielle des défunts.
Les morts n’ayant plus d’enveloppe charnelle, les lignes blanches et rouges, les rayures, nous donnent à voir le jeu des muscles, des veines, des artères.
Voilà Chilea, l’entraîneur à la danse par laquelle il Denda_160s’agit peut-être de conjurer la peur. Il y a aussi beaucoup d’humour et d’ironie, un souhait aussi de se moquer de certains comportements.
Si les Makishi avaient été conçus pour les initiés afin de leur enseigner le respect des ancêtres, ils sont maintenant devenus, plus largement, d’après F. Gründ, les «activateurs d’un art contemporain».

Photos : © Marie-Noëlle Robert (in Gründ F., Makishi : Danses de mort pour les vivants – Exposition MAAO – Paris, Noesis, 2000.)

2 commentaires sur “Makishi

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  1. J’ai cité cette expression car je la trouvais effectivement ambigüe.
    Je pense d’abord que sa question est la notion d’art remplace-t-elle la notion de rituel ? Dans ce cas ne serait-ce pas plutôt « performance » ? De toutes façons, il me semble que tout rituel est objet artistique. (« Avoir des attributs esthétiques et/ou sémantiques utilisés à des fins de reporésentations ou présentations » (Morphy H.&Perkins M.,2005, The Anthropolgy of Art :12))
    Les Makishi entretiennent un tradition, cela est certain, et « fabriquent » un « théâtre » « actuel ». Suscitent-ils d’autres formes d’art en Zambie ? je n’ai pas la réponse .

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